Lycée bilingue de Kribi Quatre morts par noyade au sortir des classes
Tous étaient des élèves de lower 6th science, partis faire un pic-nique à la plage de Mahalet à deux kilomètres de l’établissement, deux heures après l’arrêt des cours.
Scène triste à la morgue de l’hôpital régional annexe de Kribi la matinée de ce jeudi 03 avril 2025. Deux véhicules de marque Toyota Avensis, effectuant le transport urbain dans la ville balnéaire sont garés à proximité. A l’intérieur, des corps sans vie de quatre élèves de la classe de lower 6th science (section anglophone) au lycée bilingue de Kribi. Il s’agit des nommés Fotso Choupo Nelson, né le 27 juillet 2008 à Bafoussam, matricule scolaire 230239427; Fobasso Brayan Junior, né le 02 janvier 2007 à Babadjou, matricule scolaire 233052353; Cipah Yann Errold Valdes, né le 03 mai 2009 à Bafoussam, matricule scolaire 232302545; et Nsimi Bidja Stevin, né le 20 juin 2009 à Bipindi, matricule scolaire 240928992. Dans une ambiance transpercée de cris de douleur et d’affliction, de pleurs et de lamentations, des parents, des amis et autres connaissances des défunts assistent à la mise en morgue de ces jeunes personnes tragiquement arrachées à la vie et dont les dépouilles ont été retrouvées ce jeudi matin sur diverses zones le long de la plage à proximité du lieu de noyade.
De sources dignes de foi, le drame est survenu la veille (mercredi 02 avril) aux environs de 15h. Au sortir des classes, ces élèves qui avaient sans doute programmé un pic-nique à la plage, se sont rendus au domicile de leur camarade le nommé Abondo Prince au quartier Mahalet à deux kilomètres de l’établissement. << Là-bas, selon ce qu’il nous a été raconté, ils ont enlevé la tenue scolaire, se sont mis en civil et se sont rendus à la plage à proximité du lieu d’habitation de leur camarade de classe. Au nombre de 8, ils prenaient joyeusement leur bain quand un tourbillon marin s’est mis à les emporter au large. Ceux qui savaient nager ont pu se sauver de justesse. C’est l’un des quatre rescapés qui est venu nous alerter>> fait savoir le proviseur Stanislas Ndiva. Selon une autre source proche de la famille d’un des défunts, tous ne se baignaient pas. L’un d’eux serait resté surveiller le repas qu’ils auraient apprêté ensemble avec quelques boissons alcoolisées. << Quand il revient leur dire que le repas est prêt, il trouve plutôt ses camarades paniqués, les autres engloutis>> raconte la source.
Séance tenante, le proviseur et d’autres responsables de la formation scolaire ont informé le délégué départemental des enseignements secondaires et les autorités compétentes. Ils se sont tous rendus sur les lieux en compagnie des sapeurs pompiers. Malheureusement, il n’y avait plus rien à faire.
Au sein de l’opinion publique, c’est un drame de plus qui amène à interroger sur la question sécuritaire au sein de ce lycée proche de la plage. Cependant le proviseur informe que ces élèves sont arrivés normalement en classe à 7h et sont restés dans l’enceinte de l’établissement jusqu’à 13h, après avoir fait une évaluation de travail manuel de 12h à 13h. Selon le règlement intérieur, chaque mercredi les cours s’arrêtent à 13h précisément. Le lycée bilingue de Kribi compte prés de 4800 élèves régulièrement inscrits. D’après les registres que nous avons pu consulter, tous sont couverts par une assurance pour la période allant de octobre 2024 à septembre 2025. Les frais ont été payés au comptant. Dans la convention, Zenith Assurance, les prend en charge toute la journée en cas d’accident ou d’incident survenu en tenue de classe 30 minutes de leur départ de la maison, pendant la journée de classe et 30 minutes après leur sortir de classe pour le retour à la maison. << Voilà les conditions dans lesquelles nous assurons leur sécurité. Hors de l’enceinte scolaire et surtout plusieurs heures après la sortie, nous ne sommes pas responsables car nous ne savons pas ce que font les élèves après>> se désole le proviseur. Il est donc possible d’évoquer le principe du détournement d’itinéraire dans la mesure où certains, des élèves se sont retrouvés dans un quartier autre que ceux où ils habitent. Une enquête a été ouverte pour découvrir la motivation réelle de ce détournement d’itinéraire.
