Biodiversité transfrontalière: Synergie Cameroun-Nigeria pour la préservation.

Biodiversité transfrontalière: Synergie Cameroun-Nigeria pour la préservation.

Après la signature d’un accord cadre dont le processus est en bonne voie, des parties prenantes se sont réunies à Kribi au Cameroun pour réfléchir sur des champs de compétences spécifiques visant à mettre en place des règles communes de conservation.

<< Nous avons signé avec la république du Nigeria un important accord cadre le 19 avril 2024 sur la conservation des écosystèmes transfrontaliers et la gestion durable des ressources naturelles. Qui dit accord cadre dit que nécessairement il y aura d’autres accords qui vont suivre, des accords spécifiques dans des domaines particuliers. A ce stade on peut dire deux choses. L’une d’elles est que la procédure de ratification est en cours, au niveau de notre parlement. Elle a été autorisée par le président de la république Paul Biya. Personnellement j’ai été désigné pour défendre devant le parlement ce projet de loi>>. Ainsi s’est exprimé le ministre camerounais des forêts et de la faune, (Minfof) Jules Doret Ndongo, jeudi 10 avril dernier, au sortir d’un cadre d’échanges et de réflexion qui a duré trois jours dans la station balnéaire du Sud.

Biodiversité transfrontalière Synergie Cameroun Nigeria pour la préservation.
Jules Doret Ndongo Minfof au Cameroun pendant son discours d’ouverture de l’atelier

Le patron des forêts dans notre pays présidait là un atelier de travail portant sur la coopération Cameroun-Nigeria pour la préservation des ressources naturelles sur la borne frontière longue de 1500 km² qui sépare ces deux pays. Cette borne frontière regorge d’aires protégées qui abritent une diversité faunique mondialement reconnue.

Le Cameroun et le Nigeria qui partagent cette longue frontière riche en ressources naturelles ont en effet signé vendredi 19 Avril 2024 à Abuja au Nigéria l’accord cadre cité supra. Un accord qui définit le cadre général de coopération pour la conservation des écosystèmes transfrontaliers et la gestion durable des ressources forestières et fauniques entre les parties notamment par la conception et la mise en œuvre des programmes d’intérêt communs à l’instar des aires protégées et des parcs transfrontaliers. Pour le représentant de la partie camerounaise, l’étape du parlement étant franchie, il faut passer à la seconde. Des accords spécifiques doivent suivre. Et c’était la raison d’être même de l’atelier de Kribi où une grosse équipe interministérielle, des partenaires techniques et financiers, et des acteurs de la société civile se sont retrouvés pour réfléchir sur les champs de compétences spécifiques que le Cameroun pourrait aborder pour préparer une proposition commune vis à vis de son partenaire Nigérian. << Est-ce que nous pouvons mettre en place des règles communes de lutte contre l’exploitation forestière illégale, de lutte contre le braconnage, des règles communes sur la gestion transfrontalière… ?>> Des questions que se posait le Minfof et qui ont trouvé réponses et différentes orientations au sortir de l’atelier.

Biodiversité transfrontalière Synergie Cameroun Nigeria pour la préservation.
Les parties prenantes à l’atelier de Kribi

Il se trouve en effet que les aires protégées de la zone transfrontalière croupissent sous le faix de l’exploitation illégale des essences forestières et des produits forestiers non ligneux, ainsi que les ressources génétiques. A ceci s’ajoute le braconnage des grands singes et des grands mammifères au mépris des lois en vigueur. Au Cameroun comme au Nigeria la côte d’alerte atteint peu à peu son paroxysme. Le combat est difficile. Il s’impose alors une action concertée pour combattre le dépérissement de la biodiversité. Cependant, sans un accord cadre , et surtout sans des accords spécifiques bien définis, aucune lutte réelle n’est possible. D’où l’importance d’engager des pourparlers avec des propositions concrètes qui permettent de mobiliser les sources de financement. Au regard de la sérieuse dégradation qui impacte négativement la biodiversité le long de la frontière entre les deux pays.

Biodiversité transfrontalière Synergie Cameroun Nigeria pour la préservation.
Au terme de l’atelier les acteurs ont fait des recommandations permettant de mieux protéger la borne frontière Cameroun Nigeria

Les recommandations et orientations faites au cours de la rencontre de Kribi pourront donc permettre aux partenaires techniques et financiers de travailler à la conservation et la gestion durable des ressources naturelles transfrontalières des deux sous régions. Notons que lors de la dernière COP sur la biodiversité, les deux républiques avaient pris l’engagement visant à préserver 30% de ressources naturelles d’ici 2030.

Lazare Kingue

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