Travail indécent : Le coup de gueule du syndicaliste Romain Bekile 

Travail indécent : Le coup de gueule du syndicaliste Romain Bekile 

Le président du Syndicat de l’Agriculture de l’Océan Force Ouvrière n’a pas lésiné sur les mots le 1er mai dernier à Kribi pour dénoncer au nom de tous les travailleurs les conditions précaires voire atroces qui obstruent leur épanouissement professionnel et personnel.

Traits d’expression de grave mécontentement sur le visage. Tonalité d’une véhémence aiguë dans la voix. Gesticulation d’une vigueur acerbe: le champ lexical de la colère, voire du courroux, est mis en usage ce premier mai 2025 à la place des fêtes de Kribi au Sud du Cameroun par le syndicaliste Romain Bekile. Pendant la célébration de la 139e édition de la journée internationale des droits des travailleurs le 1er mai 2025, le Président du Syndicat de l’Agriculture de l’Océan Force Ouvrière (Sao-fo) n’a pas lésiné sur les mots pour dénoncer au nom de tous les travailleurs, les conditions précaires voire atroces qui obstruent leur épanouissement professionnel et personnel.

Travail indécent le coup de gueule du syndicaliste Romain Bekile
Romain Bekile, président du Syndicat de l’Agriculture de l’Océan se lâche et

Romain Bekile s’est fait “ la voix de la vendeuse de beignets qui se lève chaque matin à 4h pour nourrir ses enfants. La voix du jeune diplômé, qui après des années de dur labeur académique erre dans la rue à la recherche d’un emploi. La voix de l’ouvrier, du fonctionnaire, du chauffeur, de l’agriculteur, du maçon, du balayeur du contractuel. La voix de tous ceux qui, chaque jour, contribuent à faire tourner la machine Cameroun “.

En premier lieu, le président de Sao-fo dénonce la non application des conventions de l’organisation Internationale du Travail (Oit) que notre pays a ratifiées. Entre autre la convention n°100 sur l’égalité de rémunération ; n° 111 sur la non discrimination et n°190 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Il déplore qu’aujourd’hui encore, des milliers de travailleurs ne soient pas déclarés à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ( CNPS) et que les salaires soient insuffisants parfois en dessous du SMIC. De manière virulente, Romain Bekile s’insurge de ce que la précarité de l’emploi soit devenue la norme. << Les conditions de travail et de vie sont dégradantes. Les travailleurs vivent des semaines sans électricité, ils vivent sans eau potable. Les logements sont indécents et ne respectent pas la taille de la famille légitime. Ces logements n’ont pas de toilettes et le petit coin se confond au plein air. L’accès à l’eau en qualité et en quantité n’est pas une réalité pour tous. La protection sociale ne couvre qu’une minorité de travailleurs >>.

Traits d'expression de visage, tonalité d'une véhémence aiguë
Le rôle d’un syndicaliste c’est de dénoncer les conditions précaires de travail

Des dénonciations légitimes qui enfoncent les employeurs et interpellent l’État en l’invitant à prendre ses responsabilités. Le dialogue social, célébré en guise de thématique cette année, selon Romain Bekile, est un levier stratégique pour le développement économique et la justice sociale. Mais pour qu’il soit une réalité, il doit être institutionnalisé, régulier et sincère. Et non pas des dialogues de façade où les décisions sont prises à huis clos sans concertation, où les protocoles d’accord ne sont pas respectés et où les revendications légitimes des travailleurs restent lettres mortes.

 

Lazare Kingue

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