Elevé le 03 juillet dernier à la distinction, de chevalier du mérite agricole par le ministre de l’élevage,des pêches et des industries animales, l’ex porciculteur, aujourd’hui pilier de la pisciculture dans la cité balnéaire du Sud Cameroun a offert des kits gratuits à une cinquantaine de jeunes pour les encourager à se lancer dans ce secteur qui fait très bien vivre son homme. Parcours providentiel d’un acteur socio économique qui n’a de cesse de travailler pour le développement local.
A tout Seigneur tout honneur. L’expression colle bien sur la personne de Jean Pierre Salla. Ce natif de Mbeka’a dans l’arrondissement de Kribi 1er fait aujourd’hui la fierté de tout le département de l’Océan, voire de la région du Sud, dans le domaine agropastoral. Sa spécialité : la pisciculture. Dans le chef-lieu du département de l’Océan, il est le pilier en la matière. Sa ferme piscicole, la plus importante de la contrée, est une référence. Le cadre respecte rigoureusement toutes les normes établies en la matière sur le plan de l’hygiène environnementale. Dans les étangs et les bacs, on trouve principalement du poisson silure.
Dans les étangs et les bacs, on trouve principalement du poisson silure.
Les plus grosses pièces dépassent 5 kg à la pesée. La capacité de production annuelle ici oscille autour de 10 à 15 tonnes. La ferme, développée sous la coupole du Gic Buangsa Mpèh se positionne comme le lieu par excellence pour l’approvisionnement des établissements hôteliers et des ménages en poisson d’eau douce. De surcroit, c’est le principal lieu de production d’alevins en petite quantité pour des personnes désireuses de se lancer dans ce secteur. On parle de plus de 5000 alevins produits par an.
Le 03 juillet dernier, Jean Pierre Salla a été honoré pour son engagement, sa passion et sa détermination dans le développement du secteur agropastoral dans le département de l’Océan. Le ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales Dr Taïga, lui a décerné à Yaoundé, au nom du Chef de l’Etat la médaille de Chevalier du mérite agricole.
Jean Pierre Salla élevé à la distinction de chevalier du mérite agricole pour ses loyaux services, sa détermination et son engagement à développer la filière piscicole
Une distinction bien méritée par l’ex éleveur des porcs. En effet, à l’origine, le récipiendaire était porciculteur. « J’ai pu élever et produire plus de 500 porcs, avec l’ambition d’en aligner 1000. J’ai été membre du directoire des éleveurs de porc, pour avoir occupé le poste de secrétaire général de l’association nationale des éleveurs et engraisseurs des porcs du Cameroun. Le ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales qui m’a décoré avait visité ma ferme. Au regard de ce que j’avais un contrat avec l’Etat du Cameroun qui consistait à livrer 1200 porcelets par an. Ceci rentrait dans le cadre du programme de développement de la filière porcine avec le slogan « une famille 4 porcs ». Malheureusement, survint dans ma ferme une épidémie porcine qui décima plus de la moitié de mes bêtes… » raconte-t-il. « Malgré toutes les mesures d’hygiène que j’avais instaurées dans la ferme, en deux semaines j’ai perdu 542 porcs. Soit une évaluation de plus de 100 millions de francs CFA en perte. Je n’ai cependant pas baissé les bras. Au travers des réseaux sociaux j’ai lu une publication qui exhortait à s’engager dans la pisciculture avec seulement 300.000f. Un investissement qui s’avérait lucratif à long terme. Je me suis intéressé puis je me suis inscrit pour suivre la formation qui a duré quelques semaines en pratique et en théorie » poursuit-il. Au terme de cette formation, il se dotera de deux bacs, 1000 alevins et un sac d’aliments. A date, exactement trois ans plus tard, les retombées sont très positives. « Je suis fier de m’être lancé dans ce domaine. Et c’est pourquoi j’ai décidé d’encourager les jeunes à se lancer dans la pisciculture en leur offrant une formation gratuite et des kits de démarrage ».
Justement, quelques jours avant l’obtention de son précieux sésame, Jean Pierre Salla avait organisé en partenariat avec le Gic Buangsa Mpèh et le Centre de Formation Professionnelle Agricole (CFPA) de Kribi avec l’accompagnement de l’élite locale Véronique Moampéa , Dg de la Scdp, une formation gratuite en faveur d’une cinquantaine de jeunes dans le domaine de la pisciculture. Formation sanctionnée par une remise de kits vendredi 04 juillet à tous ceux qui se sont distingués et ont démontré leurs capacités à passer de la formation à la production.
Jean Pierre Salla remettant le parchemin à un jeune bénéficiaire
Les kits étaient constitués des aliments, des médicaments, des bacs et de 200 alevins pour chacun. Une façon pour lui de célébrer sa médaille et de faciliter la voie à ceux qui ont décidé de suivre son chemin, et dont il est un archétype. << Ce n’est pas ma médaille à moi seul, c’est celle des pisciculteurs de l’océan. Je crois qu’il fallait bien que je revienne ici dire à ceux-là qui sont avec moi, que nous devons travailler davantage. Ce n’est pas à Yaoundé ou à Douala que nous allons pratiquer l’agriculture et la pisciculture, mais c’est ici à Kribi. La médaille que j’ai reçue est la preuve indéniable de ce que le travail que nous faisons, l’appel que nous lançons, est un appel qui n’est pas tombé dans les oreilles des sourds. Le gouvernement prête une écoute attentive » a-t-il conseillé en exhortant les futurs éleveurs à faire preuve de passion et de détermination. « Je voudrais que ceux qui ont reçu ces kits de démarrage soient perspicaces et déterminés. Au bout de trois ans les résultats seront époustouflants. Car ma ferme, il faut vous le dire, n’a qu’une durée de trois ans ».
Jean Pierre Salla devient ainsi comme le précurseur du pôle piscicole du département de l’Océan. Un véritable mentor et modèle pour les jeunes. Lui qui n’a pas voulu garder les connaissances acquises pour lui seul, mais a choisi de les partager avec les autres. << Je n’ai pas voulu donner du poisson, mais j’ai opté de leur apprendre à pêcher. Et ce que nous leur avons donné c’est des rudiments pour commencer à mettre en application les enseignements qu’ils ont reçus ». Toutefois, il ne s’agit pas seulement de donner du matériel. Il faut également les accompagner techniquement par des conseils. Ce à quoi s’attèle le mentor.
Sous un autre regard
Jean Pierre Ibany Salla est né le 15 juin 1965 à Kribi d’une famille modeste. Après des études primaires et secondaires sanctionnées par un baccalauréat D obtenu en 1985 au sous-centre du lycée de Kribi, il entame des études universitaires jusqu’à l’obtention d’un diplôme d’Etudes Universitaires Générales (Deug) à l’université de Yaoundé 2. Intéressé par les municipalités, il s’inscrira au Centre de Formation de l’Administration Municipale (Cefam) de Buea d’où il sortira nanti d’un diplôme de la célèbre école. L’ex président de coopérative au lycée de Kribi intègre alors dès 1993 la sphère des communautés territoriales décentralisées (Ctds) et commence une carrière prometteuse, émaillée de nombreux stages à l’étranger qui sont sanctionnés par des certificats d’aptitudes en matière de gouvernance locale des Ctds. Actuellement, Jean Pierre Salla est receveur municipal à la mairie d’Edea 1er.
Il ne fait pas que de la pisciculture. C’est également un acteur social qui s’intéresse aux affaires de sa contrée natale pour contribuer au développement local. Il est ainsi un militant de la première heure du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) qu’il intègre alors qu’il est âgé de 21 ans, élève en classe de terminale.
Acteur et homme politique, Jean Pierre Salla contribue à sa manière au développement de la cité balnéaire du Sud
C’était en avril 1986, lors des premières opérations de développement des organes de base. Presque simultanément, il occupe le poste de président départemental de l’Ojrdpc de la grande section Océan à l’époque. Son ambition objective le poussera à aller de l’avant malgré moult obstacles sur son chemin. Promoteur du vivre ensemble pour la victoire de Paul Biya lors des élections présidentielles de 2018, ce chantre de la paix et de la consolidation de la cohésion sociale a été l’un des artisans de la victoire de Paul Biya à Kribi. Il avait rêvé que l’Océan donnerait près d’un 100% au grand champion. Il décida alors de s’investir pour préparer le terrain longtemps avant qu’on ne parlât de campagne électorale. La stratégie du porte-à-porte était déjà menée par ce fervent militant avant même que le comité central n’y pensât. Comme un prédicateur religieux de bonne nouvelle, il profitait de chaque opportunité pour passer un message de paix, d’unité, de patriotisme et surtout de loyauté à Paul Biya. C’est ainsi qu’après avoir plusieurs fois, au courant de l’année 2018 organisé des événements de consolidation d’unité et d’intégration nationale, il a initié pendant les vacances de la même année le plus grand tournois de tous les temps qui a rassemblé des jeunes venus d’horizons divers. C’est la naissance de Festy Concorde Mbeka’a, qui, malheureusement, est en hibernation.
Notons que Jean Pierre Ibany Salla est conseiller municipal à la commune de Kribi 1er et grand conseiller à la communauté urbaine de Kribi. Il est marié à une charmante et ravissante dame avec laquelle il a fondé une famille nombreuse dans la crainte de l’Eternel.
Le chevalier et sa charmante épouse qu’il aime beaucoup.
Lazare Kingue est un jeune journaliste qui cumule 14 ans de pratique du métier. Ayant commencé par la radio puis la télévision, il a terminé par la presse écrite et s'y est spécialisé. En 2022 il a obtenu le premier prix national Landcam sur l'enquête journalistique en matière foncière. Représentant du quotidien mutations à Kribi depuis 2012, il est aujourd'hui dans la ville de Kribi l'une des figures de proue du journalisme. A son actif il est promoteur d'un groupe de presse qui compte le Journal Minorités, la chaîne web Kribi Cameroun web TV et le site professionnel d'actualités Kribi Cameroun infos.
Les plus grosses pièces dépassent 5 kg à la pesée. La capacité de production annuelle ici oscille autour de 10 à 15 tonnes. La ferme, développée sous la coupole du Gic Buangsa Mpèh se positionne comme le lieu par excellence pour l’approvisionnement des établissements hôteliers et des ménages en poisson d’eau douce. De surcroit, c’est le principal lieu de production d’alevins en petite quantité pour des personnes désireuses de se lancer dans ce secteur. On parle de plus de 5000 alevins produits par an.
Une distinction bien méritée par l’ex éleveur des porcs. En effet, à l’origine, le récipiendaire était porciculteur. « J’ai pu élever et produire plus de 500 porcs, avec l’ambition d’en aligner 1000. J’ai été membre du directoire des éleveurs de porc, pour avoir occupé le poste de secrétaire général de l’association nationale des éleveurs et engraisseurs des porcs du Cameroun. Le ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales qui m’a décoré avait visité ma ferme. Au regard de ce que j’avais un contrat avec l’Etat du Cameroun qui consistait à livrer 1200 porcelets par an. Ceci rentrait dans le cadre du programme de développement de la filière porcine avec le slogan « une famille 4 porcs ». Malheureusement, survint dans ma ferme une épidémie porcine qui décima plus de la moitié de mes bêtes… » raconte-t-il. « Malgré toutes les mesures d’hygiène que j’avais instaurées dans la ferme, en deux semaines j’ai perdu 542 porcs. Soit une évaluation de plus de 100 millions de francs CFA en perte. Je n’ai cependant pas baissé les bras. Au travers des réseaux sociaux j’ai lu une publication qui exhortait à s’engager dans la pisciculture avec seulement 300.000f. Un investissement qui s’avérait lucratif à long terme. Je me suis intéressé puis je me suis inscrit pour suivre la formation qui a duré quelques semaines en pratique et en théorie » poursuit-il. Au terme de cette formation, il se dotera de deux bacs, 1000 alevins et un sac d’aliments. A date, exactement trois ans plus tard, les retombées sont très positives. « Je suis fier de m’être lancé dans ce domaine. Et c’est pourquoi j’ai décidé d’encourager les jeunes à se lancer dans la pisciculture en leur offrant une formation gratuite et des kits de démarrage ».
Les kits étaient constitués des aliments, des médicaments, des bacs et de 200 alevins pour chacun. Une façon pour lui de célébrer sa médaille et de faciliter la voie à ceux qui ont décidé de suivre son chemin, et dont il est un archétype. << Ce n’est pas ma médaille à moi seul, c’est celle des pisciculteurs de l’océan. Je crois qu’il fallait bien que je revienne ici dire à ceux-là qui sont avec moi, que nous devons travailler davantage. Ce n’est pas à Yaoundé ou à Douala que nous allons pratiquer l’agriculture et la pisciculture, mais c’est ici à Kribi. La médaille que j’ai reçue est la preuve indéniable de ce que le travail que nous faisons, l’appel que nous lançons, est un appel qui n’est pas tombé dans les oreilles des sourds. Le gouvernement prête une écoute attentive » a-t-il conseillé en exhortant les futurs éleveurs à faire preuve de passion et de détermination. « Je voudrais que ceux qui ont reçu ces kits de démarrage soient perspicaces et déterminés. Au bout de trois ans les résultats seront époustouflants. Car ma ferme, il faut vous le dire, n’a qu’une durée de trois ans ».
