Préservation de la Paix: La communauté musulmane de Kribi joue sa partition
Les dignitaires religieux et chefs coutumiers serviteurs d’Allah entendent tout mettre en œuvre pour contribuer à consolider l’harmonie et la cohésion sociale dans la cité balnéaire du Sud.
<< Les imams ne font pas la politique. Ils ne s’impliquent pas à savoir qui devait gagner ou qui devait perdre. Ils ne tiennent pas compte d’un parti politique au détriment de l’autre. Ils sont là pour prier matin midi et soir pour la paix et la stabilité de notre ville et de notre pays. Ils sont là pour enseigner la voie de Dieu et sensibiliser>>. Ainsi s’est exprimé cheikh Yahya, aumônier militaire départemental de l’Océan et imam de la mosquée du complexe islamique de Kribi.

Le dignitaire religieux a pris la parole ce mardi 4 novembre au nom des imams de la ville de Kribi, pour marquer leur engagement à mettre tout en œuvre pour consolider la cohésion sociale, la paix et le vivre ensemble harmonieux. C’était lors d’un échange cordial initié par le préfet de l’Océan Bouba Haman à deux jours de la prestation de serment du président Paul Biya réélu le 12 octobre dernier à 53,66% de suffrages. Pour la communauté musulmane de Kribi, c’est une manière pour elle de jouer sa partition pour contribuer à la continuité de construction de ce chantier de paix et cohésion sociale qui nous est tous chers. Cheikh Yahya et tous les autres imams de la ville n’ont de cesse de prier pour ces valeurs communes. << A chacune de nos prédications, nous élevons nos voix vers Allah pour la préservation de la paix. Le vrai musulman ne cautionne pas le mal. Il ne cautionne pas les villes mortes, il ne cautionne pas la destruction des édifices et le pillage des boutiques. Alors nous disons à nos enfants, nos frères et nos sœurs de s’éloigner de tous ceux qui cautionnent la violence et ses corrolaires>> martelle Cheikh Yahya.

Il faut dire que Kribi, ville balnéaire et capitale touristique du Sud Cameroun sort ainsi du lot des crises et tensions post-electorales. Depuis la proclamation officielle des résultats le 27 octobre dernier, le chef-lieu du département de l’Océan n’a pas connu ces velléités qui édulcorent le tissu social et hypothèquent la paix dans plusieurs contrées du pays. Dans cette ville hyper cosmopolite , les citoyens vivent en toute harmonie. Chacun vaque libre à ses occupations. Élèves et étudiants remplissent les salles et suivent les cours chaque jour sans interruption. Chrétiens, musulmans et non croyants se ménagent. Les activités socioéconomiques vont bon train.

On observe cependant une flambée des prix des produits alimentaires dans les marchés, avec un impact réel sur le panier de la ménagère. Cette hausse des prix découle du trafic devenu faible. Les principales agences de voyages interurbains ne font que du service minimum. Certaines comme Avenir de la Kadei ont pratiquement arrêté de fonctionner, tandis que Transcam et Princesse Voyage ne desservent que la ville de Yaoundé. << Douala est encore très chaud. Si nous changeons les bus à destination de la capitale économique rien ne nous garantit que nos bus ne seront pas vandalisés à l’arrivée. Et il y va de la sécurité de nos clients. Nous ne voudrions pas prendre le risque et les mettre en danger>> a déclaré un chef d’agence, malgré l’appel des autorités administratives les invitant à relancer le transport.
Côté sécuritaire, bien que la vie soit ordinaire, les éléments des forces de sécurité et de maintien de l’ordre sont présents sur le terrain. On voit régulièrement des véhicules de police, de gendarmerie, et du Bir patrouiller. Dans des carrefours et des espaces à forte concentration, des hommes en tenue vêtus des Équipements de Protection. Question de répondre promptement à toute éventuelle escalade. Kribi se porte donc bien. Ce, grâce à la magnanimité du préfet de l’Océan, des leaders religieux chrétiens et musulmans et à l’implication de l’élite politique qui multiplie des campagnes de sensibilisation à la paix.








